Miami

Je tente une conclusion Miami. Il serait temps, ça fait déjà dix jours que je suis à San Francisco...!

Vous l'aurez peut-être compris au fil des lectures, Miami n'a pas été ma tasse de thé. Entendons-nous bien, Miami Beach, pour deux semaines de spring break ou des vacances entre potes à 22 ans, c'est le pied : la fête, le soleil, la plage, l'alcool, les cocktails géants, des gens de partout dans le monde qui sont là pour la même chose. Bref, l'éclate. Pour y passer plus de temps que ça et dans un autre objectif, c'est différent.

D'accord, je ne connais vraiment que Miami Beach, qui est une ville en dehors de la ville, j'ai presque envie de dire une fausse ville en dehors de la vraie. Je me suis même demandé s'il y a des gens qui vivent vraiment à Miami Beach... Oui, apparemment, mais pas des gens comme vous et moi... A North Miami Beach par exemple, il y a des villas de dingue, des hôtels de dingue, où on sent bien qu'un SMIC n'a pas sa place... Tout ça en omettant de parler de Star Island et Fisher Island, qui sont des ghettos de millionnaire où la personne lambda n'est pas la bienvenue.

Evidemment, Miami Beach, c'est aussi une sorte de musée grandeur nature de l'architecture art déco. Ce qui donne un petit cachet évidemment à ce quartier. Des immeubles bas, des couleurs, des formes originales, tout ça à côté des palmiers. Protégés par la loi les palmiers. Si tu en abîmes un, tu le payes. 

Miami Beach, c'est bien pour juste des vacances, juste la plage, sans envie de découverte de quoi que ce soit. Ce n'était pas vraiment mon but, mais j'en ai profité. Enfin, profité... disons que l'ambiance est au paraître, au superficiel. Alors bien sûr, tout le monde oou presque va en boîte en limousine (à peine payée parce que réservée par l'hôtel) avec soi-disant une entrée VIP, mais arrivé sur place, on se fait regarder comme des délinquants, des gens qui "ne sont pas du même monde" et méritent à peine d'entrer. Quatre check point avant la porte : carte d'identité, liste, re-carte d'identité, fouille du sac... et, à l'intérieur, la boîte est... vide ! C'est agaçant et humiliant de se sentir bénéficaire d'une quelconque charité alors qu'en fait, on est les seuls clients... Disons que ça manque cruellement de simplicité. (Sans compter que c'est talons obligatoires pour les filles).

Pour le reste de Miami, autre ambiance. Bien sûr, comme partout, y'a des quartiers à éviter. Par exemple Little Haiti, où un français m'a raconté qu'il s'est fait braquer au couteau, pour quinze dollars. Ce qui, du coup, ne donne pas envie d'aller explorer les quartiers à pieds, hors des sentiers battus touristiques...

Il y a comme toutes les grandes villes américaines des quartiers très marqués, avec soit une population d'une origine précise, soit une architecture distincte. Little Havana bien sûr, et sa célèbre Calle Ocho. Avec une vraie ambiance latine, mais peu de choses à découvrir : c'est finalement surtout un quartier résidentiel, pas toujours très glamour.
Downtown, c'est le quartier des buildings, avec un quartier financier. C'est aussi un endroit qui craint un peu selon les guides, à éviter la nuit quoi... Mais il y a aussi le Metromover dans downtown, un petit métro aérien entièrement électrique, sans chauffeur et gratuit, qui fonctionne 24h sur 24. Jolie idée, on se croirait dans Batman Begins !
J'ai aussi vu Winwoods, un ancien quartier très déshérité réhabilité en quartier des artistes, avec de nombreuses galeries d'art, des ateliers, et des fresques murales assez impressionnantes pour certaines.

Je pense que je ne reviendrai pas à Miami. J'y ai ressenti comme un manque d'âme, d'identité, d'histoire. C'est une ville nouvelle, qui a à peine 150 ans, et qui a été construite pour des raisons précises : les ports, la fête, les vieux (je caricature). C'est une ville sans passé, sans racine, qui accueille constamment des gens de partout dans le monde, pour deux semaines ou pour la vie. C'est une ville encore en construction. (Sans compter qu'il y fait une chaleur à crever ! Et que j'ai pas vu Dexter...) 
Cela dit, en soi, cette non-identité que nous ne connaissons pas en France, est intéressante et vaudrait le coup d'être approfondie, mais avec du temps, et quelqu'un du cru, et pas à Miami Beach...