Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Debriefs
Debriefs
  • Debriefs... au boulot, entre copines, souvent, pour des choses primordiales et d'autres plus futiles. Un "mini" tour du monde mérite bien un debriefing... Et, pourquoi pas, maintenant que ce voyage est loin, continuer de debriefer ?
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
7 novembre 2013

Puna Pau et Ahu Akahanga

IDP3

Puna Pau, c’est la carrière à l’origine de tous les moaïs de l’île, sur l’un des trois volcans qui ont formé Rapa Nui. C’est une chose qui m’a surprise quand je l’ai apprise : tous les moaïs étaient sculptés directement sur le flanc du volcan, puis déplacés, une fois finis, sur leur site d’exposition. Une sorte d’industrie en somme.
Leur forme générale était « ôtée » de la roche, il reste d’ailleurs un moaï en cours d’extraction, couché, que l’on peut toujours voir. Ensuite, ils étaient détachés, puis redressés grâce à un fossé creusé en contrebas, et les détails (oreilles, yeux, éventuels dessins dans le dos) étaient réalisés à ce moment-là.
Vient ensuite l’étape qui a suscité tous les fantasmes : comment ces fucking giant statues sont-elles arrivées tranquilou sur leur ahu (socle) ? Bien que personne n’ait de certitude, plusieurs thèses s’affrontent. La fameuse technique du roulis sur tronc d’arbre, évidemment, mais surtout, plus étonnant, le tangage du moaï debout, qui pivoterait sur des pierres plates, grâce à la forme concave/convexe de sa base. Technique appuyée par les quelques pierres plates retrouvées à proximité des ahus et par une légende orale disant que les moaïs « dansaient » jusqu’à leur place définitive. Technique qui a aussi le mérite d’éviter d’avoir à soulever une pierre de centaines de tonnes pour la relever et la mettre debout. Quoique, en même temps, vue la distance qui sépare la carrière de certains points de l’île, ça m’étonnerait que le voyage ait été fait en une fois… Pas de béquille intégrée au moaï… bref.
Cette carrière, dont on a tous vu des photos (les moaïs qui semblent plantés dans le sol, de façon désordonnée, c’est là), semble juste désertée pour l’heure du déjeuner. On a l’impression que les ouvriers vont revenir d’ici une petite demi-heure, ils ont laissé là leur chantier du moment, comme si de rien n’était. Bien sûr, après on constate que l’érosion à fait son job et que nos amis en pierre sont bien plus enterrés qu’ils ne devraient l’être s’ils étaient en cours de création. Et que le fameux « gisant » est un peu trop abimé pour être tout neuf. On a cette sensation que la carrière a un jour été abandonnée, sans préavis ni changement d’avis, sur un coup de tête. Ou que les pascuans ont été kidnappés par les extra-terrestres (qui les avaient d’ailleurs importés), laissant derrière eux ces témoignages mi- nostalgiques mi- moqueurs, mi- impressionnants mi- attendrissants, pour nous faire cogiter pendant des siècles sur le pourquoi du comment de leur présence à flanc de volcan. 

Même sensation que face à ces innombrables sites détruits, volontairement, où les statues gisent, face contre terre, au pied de leur socle. Pourquoi, un jour, les pascuans ont-ils décidé que cette tradition étaient inutile, voire presque nocive, et ont-ils décidé de la détruire, au sens propre, alors que des créations étaient en cours, que certains moaï étaient en chemin ? Changement de religion, révolution, guerres entre clans (tu tues mon moaï, je tue ton moaï, na)…
Par exemple, Ahu Akahanga. Site non-restauré, et aux prises avec l’érosion décuplée qui ronge l’Ile de Pâques. On sent une ambiance sacrée, mais abandonnée, un gigantisme réduit comme une peau de chagrin, une forte mélancolie accentuée par le bruit de la houle et des rafales de vent. Une sorte de : « à quoi bon… »

Sensation fréquente sur ce caillou, où émerveillement et mélancolie se mêlent sans cesse.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité